Au début des années 2010, alors bibliothécaire à l’Institut national de santé publique du Québec et au CHU Sainte-Justine, je collaborais à la gestion de projets de veille scientifique pour des médecins, des chercheurs, des professionnels de la santé. Ces projets de veille scientifique prenait différentes formes : mise en place de portails Netvibes, agrégation de contenus avec Yahoo Pipes, création d’alertes automatisées à partir de recherches avancées dans des bases de données biomédicales ou encore paramétrage de lecteurs de flux RSS de type Google Reader. Un accompagnement était offert en fonction du niveau de compétences techniques des utilisateurs. Des formations aux recherches documentaires avancées et aux outils de veille permettaient de rejoindre davantage d’utilisateurs.

Entre 2011 et 2020, j’ai également participé activement en tant que membre puis co-leader de la Communauté de pratique des veilleurs en santé et services sociaux du Québec. Une vingtaine de veilleurs issus de différentes organisations publiques et privées dans le secteur de la santé et des services sociaux participait à trois rencontres par année. Au cours de ces journées, des conférences d’intervenants invités, des échanges de pratiques et des retours d’expériences ont mis en évidence l’existence de plusieurs modèles de veille en termes d’objectifs, de clientèles,  de sources d’information et de produits de veille. Cantonnée dans le périmètre de l’entreprise privée, la veille stratégique était à l’époque une activité émergente dans le secteur public de la santé au Québec. Petit à petit, à la demande de dirigeants d’institutions publiques, la question de passer d’une veille scientifique basée sur les données probantes à une veille dite stratégique s’est posée.

Que signifie une veille stratégique dans un secteur public, pas ou peu concurrentiel ?

Cette question est à l’origine de la thèse de doctorat en sciences de l’information, que j’entrepris en 2014, sous la co-direction de Dominique Maurel et de Christine Dufour, professeures à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information (EBSI) à l’Université de Montréal (Canada).

Ma recherche doctorale a évolué au fil des étapes qui constituent le programme de doctorat en sciences de l’information de l’Université de Montréal : l’examen de synthèse en 2015, l’obtention de la bourse de recherche du FRQSC en 2016, la proposition de recherche en 2017, la demande de certificat d’éthique et le terrain en 2018, le dépôt initial de la thèse et la soutenance en 2020.
Pour en savoir plus : https://drevon.ebsi.umontreal.ca/these/

Pendant mon doctorat et depuis l’obtention de la thèse, ma vie professionnelle s’est nourrie de cette expérience de recherche scientifique.