Que peut contenir un cours sur la veille stratégique? Et a fortiori, un cours sur la veille stratégique pour des futurs bibliothécaires?
Depuis janvier 2014, j’ai offert ce cours quatre fois à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal. Et chaque fois, le contenu du cours a évolué. Parce que je suis une chargée de cours attentionnée et impliquée. Parce que la veille change. Les outils changent, les pratiques changent, la méthode reste.
Le plan de cours que je propose de déposer aujourd’hui est marqué par le contexte de 2016, à savoir une forte utilisation des réseaux sociaux et de l’Internet mobile, une surabondance d’information notamment sur le Web et un retour aux sources humaines et à l’envoi de courriels pour collecter l’information et pour diffuser les produits de la veille. Ces dernières années, les flux RSS voient leur utilisation diminuer. Pourtant, ils demeurent un des meilleurs moyens de surveiller l’environnement Web tout en s’assurant de ne pas s’enfermer dans une bulle informationnelle qui tend à se constituer avec les algorithmes des réseaux sociaux. Donc, une rasade de l’incontournable Feedly, quelques alertes (Google Alertes et surtout Mention), une dose de Twitter (Tweetdeck) et un soupçon de Custom Search Engine pour les sources qui ne peuvent être mises sous surveillance. On malaxe les informations recueillies dans Evernote ou dans Diigo ou Zotero. On diffuse notre produit de veille via Mail Chimp ou Revue. Ce cocktail d’outils de collecte, de gestion et de diffusion d’information permet de se tenir informé sur différentes thématiques et de diffuser un produit de veille digeste à ses clients.
Mais les outils ne suffisent pas pour réaliser une (bonne) veille. Il faut de la méthode. Ou plutôt des méthodes. L’entrevue de veille, la découverte des habitudes du client en termes de consommation de l’information, la recherche et l’évaluation de sources d’information, la gestion d’un projet de veille, la rédaction et l’élaboration de produits de veille, les bonnes pratiques de collecte, de gestion et de diffusion d’information sont quelques unes des méthodes qu’il faut maîtriser pour mettre en place une veille à partir d’outils, qu’ils soient gratuits ou payants.
Enfin, il faut détenir un certain nombre de connaissances. Du milieu, du domaine, du secteur et des acteurs en jeu bien-sûr. Mais pas seulement, il faut détenir des connaissance sur la veille en elle-même. En premier lieu, il faut saisir les différences majeures qui existent entre une veille et une recherche d’information. Ces deux activités, somme toute, complémentaires devront être bien comprises, puisqu’il faudra parfois les expliquer au client. Ensuite, il faut savoir cerner les enjeux des différents types de veille : stratégique, informationnelle, concurrentielle, réputation, scientifique, juridique, etc. Il faut, enfin, connaître le processus de veille (quelques-uns parmi la cinquantaine existant) et la démarche de veille, et être capable de cerner le profil du veilleur et des acteurs en jeu dans une cellule de veille.
Fournir la bonne information à la bonne personne au bon moment pour prendre des bonnes décisions, certes. Au-delà de soutenir la prise de décision, la veille permet d’anticiper les tendances, de connaître les évolutions et de fournir des informations appropriées en temps opportun (Afnor, 1998), de s’adapter à son environnement de maintenir ses connaissances à jour, de découvrir des opportunités, de réduire l’incertitude et de produire de la connaissance d’action (Bergeron et Hiller, 2002).
Pour connaître la suite du programme (en un peu plus structuré), je vous invite à consulter le Plan du cours SCI6142 – Veille stratégique – Automne 2016, tel qu’il a été donné à la session d’automne 2016, à l’Université de Montréal.
Et pour commencer, deux questions se posent avant de se lancer dans un cours sur la veille stratégique quand on est un futur bibliothécaire :
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.